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Conduire à Cuba

La voiture : le début de l'aventure

Auteur:
Bertrand Ferrux-Bigueur
Date de publication:
17 juin 2022

On vous le dira, conduire à Cuba pour visiter le pays serait la meilleure solution. Hélas, tout n'est pas si simple et se retrouver au volant d'un véhicule relève parfois de la gageure… Lorsque l'on décide de louer une voiture pour effectuer son circuit à travers tout, ou une partie de la grande île, il est important de connaître les contraintes et plus généralement les spécificités du voyage.

Louer une voiture

Au moment de la location, il faudra d'abord être attentif à la souscription de l'assurance. Comme dans la plupart des pays, le locataire va payer une garantie en cas de Dommages, la CDW, Collision Damage Waiver. C'est le standard des assurances ; à Cuba, elle couvre les sinistres supérieurs à 200$, montant qui représente la valeur de la franchise. Il va sans dire que l'assurance est sans effet lorsqu'on conduit sous l'emprise de l'alcool. Le taux maximum légal est de 80 mg et les contrôles assez fréquent ; il seront imposés en cas d'accident. La démarche administrative est simple : souffler au nez du contrôleur et selon votre haleine, on décidera si oui ou non, vous êtes en état d'ébriété. Une fois le contrat signé, avec la possibilité de désigner 2 conducteurs différents, et l'état du véhicule vérifié, vous voici sur la route, prêt à « avaler » des kilomètres de bitume, ou parfois de routes plus caillouteuses.

Les règles et pratiques de la route 

Conduire à Cuba est une véritable aventure : entre manque d'indications, conduite farfelue et infrastructures d'un autre temps. Comme dans le reste du continent, la conduite s'effectue à droite, le dépassement se fait par la gauche et les ceintures de sécurité à l'avant sont obligatoires... La réalité peut être tout autre, principalement sur les routes à 4 voies. Par exemple, la fameuse carretera central (route centrale) qui traverse le pays de la province de Pinar del Rio à celle de Guantanamo, d'Ouest en Est sur 1250 kilomètres, souvent aussi large qu'une autoroute nord-américaine ne résiste pas aux règles imposées.

On peut en effet, y croiser des voitures à chevaux, des triporteurs, des camions suivis par des nuages de fumée, des autobus veillissants qui semblent ne jamais pouvoir atteindre leur destination ou quelques animaux de ferme, attachés là. Alors, on va rouler sur la file de gauche, qui plus est, sera de meilleure qualité car moins sollicitée. Il convient de conduire en respectant les panneaux de limitation de vitesse : 50 km/h en ville, 80 ou 90 sur les routes nationales et 100 km/h sur « l'autoroute ». Les contrôles de vitesse sont fréquents et les radars n'existant pas, ce sera la parole du conducteur contre celle du policier. Ces derniers sont nombreux, principalement dans les villes. Ils verbalisent les excès de vitesse et les fautes basiques du code de la route. Il y a peu de corruption, mais en cas de problème, ne jamais verser d'argent directement à un policier : les verbalisations sont notifiées sur le contrat de location et seront soldées au retour de la voiture. Généralement, les contraventions s'élèvent entre 250 et 750 CUP.

La signalisation

Lors du circuit, la première difficulté sera certainement de retrouver sa route. Les indications peuvent être peu visibles ou organisées de manière farfelue. Par exemple, si la sortie de la capitale, pour rejoindre la route allant vers l'est semble délicate, l'entrée du fameux tunnel de la baie de la Havane est quant à lui bien souvent … un mystère.

Il est vrai que la signalétique s'est améliorée, principalement sur les grands axes connectant les lieux touristiques, elle reste cependant quasi-inexistante dans le reste du pays. Il faut avant tout se fier à son sens de l'orientation. Si cette qualité est manquante, on peut demander sa route à un piéton : mieux vaut toutefois s'y prendre à plusieurs reprises. Car le premier interlocuteur proposera sûrement de se joindre à vous pour vous indiquer la route. Résultat, vous ne vous retrouverez pas forcément au bon endroit, mais plutôt là où il souhaitait se rendre ! C'est la même aventure avec les auto-stoppeurs car ce mode de circulation est courant, surtout dans les provinces, les transports en commun manquant cruellement. Alors on peut aussi se munir d'une carte routière, plutôt fiable mais peu explicite.

L'état des routes

En dehors des principaux axes, une route bien dessinée sur une carte peut se trouver être impraticable dans la réalité et être un simple chemin de terre.

Alors que toutes les routes sont gratuites à Cuba, excepté les accès aux stations balnéaires comme Varadero ou Cayo Santa Maria, on peut être surpris des passages bétonnés en arche, souvent contrôlés. Ils marquent simplement le passage d'une province à l'autre et il convient de les traverser prudemment, de nombreux piétons s'y trouvant.

Alors toujours prêt à traverser l'île au volant d'une voiture ? Une fois ces alertes données, et les précautions d'usage prises, rouler à Cuba est une activité agréable. Mais le meilleur moyen de découvrir le pays, sans contraintes ni obligations, est bien la solution du véhicule avec chauffeur.


Cubanía

Cubanía s’efforce de retranscrire, que ce soit par l’image, le son, ou l’écrit, la vie quotidienne de La Havane et de Cuba à un public hétéroclite, curieux, intéressé, souvent non résidents. Toujours en dehors des grands débats politiques, économiques ou des thèmes couramment traités par les médias officiels, Cubanía souhaite au contraire faire témoigner les Cubains de tous les jours, la société dans son organisation actuelle, à travers des lieux, des traditions, des expressions culturelles parfois méconnues.

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