Facebook Instagram Twitter

Le palais Rubens : Un style éclectique unique

Le château oublié de Mariel

Auteur:
Indira Rosell Brown
Date de publication:
12 février 2024

Avec ses 115 ans d'âge et malgré l’abandon, l’imposant Palais Rubens est toujours debout.

Palacio Rubens

Dans la municipalité de Mariel, à environ 45 kilomètres de La Havane, se dresse le Palais Rubens inauguré en 1908 et a bénéficié de la période d’effervescence constructive à Cuba. L'édifice de quatre étages dispose d'une position privilégiée qui en fait un centre d’attraction pour ceux qui visitent le village, malgré les ravages causés par plus de 40 ans d’abandon.

Un château au style éclectique

Avec l’instauration de la République en 1902, la bourgeoisie aspirait à reprendre ses activités sociales, à cette fin, elle avait besoin de constructions appropriées. En effet, ces activités sociales avaient été accablées par les guerres d’indépendance contre la métropole espagnole.

Palacio Rubens

Pour satisfaire les riches cubains, les architectes de l’époque cherchèrent l’inspiration dans les styles européens qui, malgré le déclin subi à cette époque, étaient très attrayants pour la classe supérieure. C’est au cours des 25 premières années du XXe siècle que le style éclectique a dominé l'architecture. Ce style est appréciable dans les demeures du Vedado, dans la capitale cubaine, le terminal de train de La Havane (1912) et au Palais Rubens.

Pour le Palais Rubens, on a choisi un style éclectique avec des colonnes et des arcs mauresques et de petites tours évoquant les palais médiévaux. L’édifice a quatre étages, une cour intérieure et offre une vue enviable sur la baie. Les experts affirment qu’il n’existe pas à Cuba d’autre bâtiment présentant des caractéristiques similaires.

La propriété était sur une élévation à 85 mètres au-dessus du niveau de la mer. Connue sous le nom de La Vigía, avait été établi sur le site aux XVIe et XVIIe siècles un lieu de surveillance pour alerter sur la présence de navires pirates sur la côte.

Qui était Horatio Rubens, premier propriétaire du palais ?

Bien que le Palais Rubens soit célèbre dans la ville de Mariel, l’histoire de sa construction et du lien de son premier propriétaire avec Cuba ne sont pas bien connus. Horatio Seymour Rubens, avocat et homme d'affaires new-yorkais, débuta ses contacts avec lîle par lintermédiaire du héros national cubain José Martí. Ce dernier fit appel à lui pour défendre les tabaculteurs cubains qui avaient été déplacés par leurs employeurs pour avoir participé à une grève à Cayo Hueso, aux États-Unis.

Palacio Rubens

Rubens réussit à résoudre le problème avec efficacité, ce qui lui permit, en 1895, d’être nommé avocat consultant général de la Junta revolutionaria cubana. Une organisation politique destinée à coordonner la lutte contre la métropole espagnole.

En 1905, à l'initiative de Rubens, on commença à construire le palais. Il fut construit dans un domaine que l’avocat acheta au colonel de l’armée libératrice Charles Hernandez. Après son achèvement en 1908 Horatio Rubens demanda au gouvernement cubain une autorisation pour y installer un casino de jeux sur place. La demande fut rejetée et l’avocat décida de la vendre en 1911.

De la nationalisation à l'abandon du palais

Après plusieurs années d’abandon, en 1915 la propriété est saisie et nationalisée par le gouvernement cubain, et l’année suivante s’installe au Palais Rubens la prestigieuse Académie navale. Une institution qui forma les marins cubains pendant plus de 60 ans.

Palacio Rubens

L’Académie navale, dont se souviennent encore les plus anciens de la ville Mariel, occupait alors les quatre étages du Palais Rubens avec des salles de classe, des dortoirs, des ateliers et une précieuse bibliothèque. En 1936, l’Académie navale fut agrandie avec de nouveaux édifices et un escalier monumental de 264 marches et douze palliers furent construits.

L’Académie navale s’est installée au Palais Rubens jusqu’aux années 1980. Depuis lors, le château est tombé en désuétude. Suite aux glissements de terrain de la colline l’escalier est presque détruit, mais le palais, âgé de 115 ans, reste debout.

traducteur:

Elodie Vandenbossche

Cubanía

Cubanía s’efforce de retranscrire, que ce soit par l’image, le son, ou l’écrit, la vie quotidienne de La Havane et de Cuba à un public hétéroclite, curieux, intéressé, souvent non résidents. Toujours en dehors des grands débats politiques, économiques ou des thèmes couramment traités par les médias officiels, Cubanía souhaite au contraire faire témoigner les Cubains de tous les jours, la société dans son organisation actuelle, à travers des lieux, des traditions, des expressions culturelles parfois méconnues.

tous les articles

Vous aimerez aussi