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Le viaduc de La Farola : voie directe vers Baracoa

L'une des 7 merveilles du génie civil cubain

Auteur:
Indira Rosell Brown
Date de publication:
29 octobre 2023

Considéré comme l'une des 7 merveilles du génie civil cubain, le viaduc de La Farola a libéré la ville de l'isolement qui avait ralenti son développement et empêché l'accès à l'une des zones géographiques les mieux préservées de Cuba. Il permet également d'apprécier l'un des paysages les plus exubérants de l'est de Cuba et fait la joie des cyclistes.

Viaducto La Farola (Barcoa)

« La Farola est le premier visage que rencontre le visiteur lorsqu'il se dirige vers Baracoa. » affirme l'un des habitants de la région ou : « Sans La Farola, nous ne serions personne : tous les produits qui entrent ici le font par cette voie. » commente un autre. C'est ainsi avec fierté, mais aussi avec gratitude, que les habitants parlent de ce viaduc qui, en 1965, a sauvé Baracoa de l'isolement. « Il ne s'agit pas d'un simple espace par lequel les gens se rendent à la première ville de Cuba, mais du premier impact sur la beauté naturelle de cet endroit. »

Viaducto La Farola (Baracoa)

Cette route qui serpente à travers les montagnes sur 6 km relie Baracoa, la première ville de Cuba, au reste du pays. Ses élévations accidentées l'ont isolée durant des siècles du reste de l'île. On en est venu à affirmer qu'il était plus facile d'accéder à cette ville par voie maritime que par voie terrestre. Cette œuvre colossale du génie civil cubain, en plus de son utilité évidente, est entourée d'un paysage surprenant : des zones désertiques et des forêts tropicales où abondent lys, fougères, orchidées et sources naturelles, surprennent à chaque pas.

Un village oublié

Les historiens affirment que lorsque l'archevêque Antonio María Claret a voulu visiter la ville en 1853, il a rencontré d'importants obstacles : 35 passages fluviaux et des montagnes si hautes qu'elles lui permettaient d'apercevoir les côtes nord et sud de la région orientale. Et si son isolement favorisait la conservation d’une nature exubérante, il l'empêchait également de bénéficier du développement dont jouissait le reste du pays.

Viaducto La Farola en construcción

Plusieurs projets ont été créés pour résoudre la séparation de Baracoa. Le premier d'entre eux fut la Vía Mulata en 1947, qui devait relier la ville à Guantánamo à travers la chaîne de montagne des Yateras, mais elle ne fut jamais exécutée. L'ouvrage a été repris en 1953 avec le projet Vía Azul qui reliait Baracoa au reste du pays. Au cours de son exécution, la terre a été déplacée durant deux ans pour obtenir un passage étroit. Il sera détruit par Flora : le terrible cyclone qui dévaste la zone orientale en 1963. L'événement a provoqué plusieurs glissements de terrain dans la zone.

« Je vais à Baracoa, même si je ne trouve pas de route. Même si je ne trouve pas de route vers Baracoa, je pars... » C'est ainsi que chantaient les habitants de Baracoa, désireux de trouver un moyen d'atteindre facilement leur ville.

Le viaduc de La Farola : défi de l'Homme face à la nature

C'est le 14 mai 1964 que ce rêve se concrétise, lorsque commença la construction du viaduc de La Farola. Le travail semblait impossible d'après les dires des ingénieurs et ouvriers qui participèrent au projet. Il fallut faire appel à l'imagination et à l'audace pour concrétiser une idée qui se heurtait à des montagnes et à 35 rivières.

Viaducto La Farola

L'ouvrage, conçu par l'ingénieur Maximiliano Isoba, a repris la vía azul touchée par le cyclone Flora pour l'élargir et le paver. Cette route étant très étroite, elle mesurait moins de 3,5 mètres sur certains tronçons, il a été décidé de mettre en œuvre une solution audacieuse qui l'élargirait à 6 mètres. Plutôt que de couper la montagne, un surplomb a été placé au-dessus du précipice, soutenu par des poutres en forme de T encastrées dans la montagne.

Le travail a exigé des sacrifices de la part des ouvriers qui devaient parfois creuser à la main dans des endroits difficiles d'accès. Dans un endroit particulièrement inaccessible, ils ont entrepris une opération risquée : asseoir un ouvrier sur une chaise placée à l'extrémité de la grue. Depuis cet emplacement, l'ouvrier pu terminer son travail.

Le travail a exigé des sacrifices de la part des ouvriers qui devaient parfois creuser à la main dans des endroits difficiles d'accès. Dans un endroit particulièrement inaccessible, ils ont entrepris une opération risquée : asseoir un ouvrier sur une chaise placée à l'extrémité de la grue. Depuis cet emplacement, l'ouvrier put terminer son travail.

Viaducto La Farola

La construction de murs de soutènement dans des endroits étroits et bas, une idée de l'ingénieur Ángel López, a été un autre des ajustements de l'Homme face à la nature. Le viaduc, achevé en 1965, part du pont de Las Guásimas à Veguita del Sur jusqu'au parc El Mirador. En 1997, le viaduc de La Farola est inscrit parmi les Sept merveilles du génie civil de Cuba.

Un itinéraire pour les amateurs de vélo

Le défi des nombreuses courbes du viaduc de La Farola, la grande hauteur sur laquelle elle a été construite et le charmant paysage qui l'entoure font d'elle l'un des itinéraires préférés des cyclistes.

Prueba Ciclista "La Farola"

Ce circuit est devenu si populaire que le prix cycliste La Farola a été créé pour honorer ceux qui défient chaque année cette route sinueuse de l'est de Cuba.

TVSolvision

Viaducto La Farola: maravilla de la ingeniería cubana

Viaducto La Farola

traducteur:

Elodie Vandenbossche

Cubanía

Cubanía s’efforce de retranscrire, que ce soit par l’image, le son, ou l’écrit, la vie quotidienne de La Havane et de Cuba à un public hétéroclite, curieux, intéressé, souvent non résidents. Toujours en dehors des grands débats politiques, économiques ou des thèmes couramment traités par les médias officiels, Cubanía souhaite au contraire faire témoigner les Cubains de tous les jours, la société dans son organisation actuelle, à travers des lieux, des traditions, des expressions culturelles parfois méconnues.

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