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Parc technologique Finca de los Monos

Premier zoo cubain et référence mondiale pour l'étude des singes

Auteur:
Indira Rosell Brown
Date de publication:
18 décembre 2023

Le Parc technologique Finca de los Monos est l'une des attractions préférées des enfants de La Havane, mais peu de gens connaissent l'importance de ce site pour l'étude des primates dans le monde.

Finca de los monos

Depuis que des singes interactifs grandeur nature agrémentent le paysage de la Finca de los monos (ferme des singes), le site est devenu l'une des attractions préférées des enfants. Le désormais célèbre Parc technologique est une œuvre de la Société d'informatique et des Médias Audiovisuels (CINESOFT) qui a ajouté un air de modernité à cette ancienne hacienda. Des salles de jeux interactifs, une salle de classe de robotique, une bibliothèque virtuelle et un cinéma 12D sont quelques exemples des animations de ce lieu.

Vagón de tren convertido en sala de navegación

Cette technologie a attiré les familles avec enfants et adolescents mais a également indirectement dirigé l’attention des visiteurs vers l’ancien palais situé sur le site. Un bâtiment en rupture avec l’environnement actuel du site. Peu de gens savent que le parc très moderne – château inclus – abritait le plus grand nombre de primates captifs au monde, dans la première moitié du siècle dernier. De là le nom de Finca de los Monos, qui perdure encore aujourd'hui.

La femme qui aimait les singes

En 1899, après avoir vécu de nombreuses années en France, Rosalía Abreu, l'une des femmes les plus riches et les plus bienfaisantes de la société cubaine, revient sur l'île pour y rester définitivement. Elle décide de s'installer dans le domaine de Las Delicias, un vaste lieu hérité de ses parents dans l'actuelle municipalité del Cerro à La Havane. Avant son installation elle commande la reconstruction de la maison qui avait été détruite par un incendie en 1901.

Castillo en la Finca de los Monos

Rosalía confie les travaux à l'architecte Charles Brun. Il conçoit un palais inspiré des styles gothique français, néogothique et néo-mauresque, qui suscite beaucoup d'envie dans la haute société havanaise. Ses pairs découvriront avec surprise qu'en plus de Rosalía et sa famille, le palais et ses environs seront également la résidence de singes. Certains d'entre eux vêtus de vêtements élégants.

De là l'origine du nom Finca de los Monos, un surnom burlesque que la haute société commença à utiliser pour désigner la résidence de la dame « excentrique ». Des commentaires qui n'ont pas réussi à éteindre la vocation de Rosalía pour le soin des animaux : quelque 200 primates de 40 espèces occupaient la vaste ferme. À eux le propriétaire a ajouté des perroquets, un ours brun, des paons et même un tigre. L'hacienda a été considérée comme le premier zoo de La Havane et était une référence pour l'étude des primates dans le monde entier.

Une expérience anthropologique unique en son genre

Au cours des 20 et quelques années durant lesquelles Rosalía Abreu s'est consacrée au soin des singes, elle a vu naître trois générations. Elle accordait un traitement spécial aux primates dotés d'intelligence. Elle leur permettait de l'accompagner dans ses déplacements en voiture et de vivre dans son palais avec le personnel de service.

Hoja de prensa

La militante des droits des animaux a réussi à faire en sorte que nombre de ses singes la comprennent lorsqu'elle parlait et répondent à ses marques d'affection. Cette expérience, considérée comme « excentrique » par nombre de ses contemporains, a contribué à l’étude du comportement des primates dans le monde entier.

Les travaux de Rosalía Abreu ont tellement impressionné l'éthologue américain Robert Yerkes qu'il a publié Almost Human en 1925, un livre inspiré des travaux de Rosalía. Le professeur de l'Université de Yale a également considéré que le travail de la chercheuse était « une expérience anthropologique jamais réalisée jusqu'à ce jour ».

Finca de los Monos

Après la mort de Rosalía, le lundi 3 novembre 1930, ses singes furent confiés à des centres d'études américains. Jamais plus, en près de 100 ans, un singe n’est revenu habiter le lieu, seuls les primates interactifs, qui ravissent tant les enfants, le peuplent encore. Un lieu qui continue d'éveiller la curiosité du public et qui, malgré le temps et la technologie, s'appelle encore Finca de los Monos.

traducteur:

Elodie Vandenbossche

Cubanía

Cubanía s’efforce de retranscrire, que ce soit par l’image, le son, ou l’écrit, la vie quotidienne de La Havane et de Cuba à un public hétéroclite, curieux, intéressé, souvent non résidents. Toujours en dehors des grands débats politiques, économiques ou des thèmes couramment traités par les médias officiels, Cubanía souhaite au contraire faire témoigner les Cubains de tous les jours, la société dans son organisation actuelle, à travers des lieux, des traditions, des expressions culturelles parfois méconnues.

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