Festival international de marionnettes de Matanzas
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Pour fêter un Noël unique et original à Cuba, au milieu d'une foule bigarrée et des feux d'artices dans une ambiance carnavalesque, rendez-vous à Las Parrandas de Remedios, chaque 24 décembre. Une tradition bien établie qui ne cesse de surprendre les visiteurs qui s'y rendent.
Pour tout public. Déconseillé aux jeunes enfants qui croient toujours au Père Noël. Faire Noël selon la tradition de Remedios, petit village au nord de Santa Clara au Centre de Cuba.
D’un côté, ceux de « San Salvador », de l’autre « le Carmen ». Le village est divisé en deux parties, traversé par une ligne « Maginot » coupant le kiosque à musique de la place centrale en deux. En voyant ces deux camps formés de part et d’autre de la place, naturellement divisé, chacun reconnaissant et revendiquant l’appartenance à un quartier, San Salvador, ou Le Carmen, le badaud se demande vraiment s’il va assister à une guerre civile, à une compétition entre deux équipes ou alors à un spectacle théâtral.
Durant l’Avant, car nous sommes le 24 décembre, les habitants de Remedios, dans la province de Villa Clara, se préparent… à Las Parrandas. Et cela dure depuis presque 200 ans ! Durant toute la nuit de Noël ils s'affronteront, une moitié du village contre l’autre, par l’intermédiaire d’une mise en scène parfaitement rodée, qui semble répondre à un protocole sacré.
À 21 heures pile, chaque quartier, divisé religieusement sur la place, le Carmen du coté de l’église et le San Salvador du côté de l’hôtel Mascotte, s’exclament en voyant s’allumer simultanément, les deux gigantesques représentations artistiques de plus de 30 mètres de haut qui se font face aux deux extrémités de la petite place. S’en suivront des tirs de feux d’artifice plusieurs heures durant, un côté de la place répondant à l’autre. C’est à ce moment que Las Parrandas prend des allures de guerre civile. Les moyens en mortiers et fusées sont démesurés. Des chevalets conçus spécialement sont placés tout autour de la place, formant ainsi une barrière dans laquelle sont positionnées les fusées. Quelques moments d’accalmies, permettent tout de même de retrouver un peu de visibilité depuis l’abri, et le public peut même espérer tenter quelques sorties durant la soirée, pour se rafraîchir à l’une des nombreuses buvettes de la rue adjacente.
Vers 3 heures du matin, les deux camps se tournent vers l’autre côté de la place où se dresse majestueusement un char à chaque coin du champ de bataille. La population déchaînée suit son char dans un vacarme d’orchestre caribéen étourdissant. À cette heure tardive les habitants ont abandonné les pétards et dansent au rythme de la conga mélangeant la tradition du carnaval et celle de leur fête locale. Plus personne ne sait à quel quartier il appartient. Tous se mélange et cette farandole durera jusqu’à 7 heures du matin.
À l’origine de cette tradition, qui a bouleversé l’identité de toute une population et pris ensuite des proportions économiques et culturelles importantes, se tient un curé, Fransisco Vigil de Quiñones, qui en 1821, découragé par la défection de ses fidèles aux messes qui se donnaient durant l’Avant - elles avaient lieu à 5 heures du matin entre le 16 et le 23 décembre – convoqua les enfants des 8 quartiers que composait la bourgade et les chargea de réveiller les habitants… en commençant par leurs parents ! Depuis les choses ont un peu dégénéré.
Tous cela semble bien loin de nos traditions de la Nuit de Noël. Mais pas tant que cela. Malgré le vacarme assourdissant qui envahit le village, le curé, imperturbable célébra sa messe de Minuit. Car c’est bien la Nativité qui donne naissance à cet événement. Il s’agit donc ici de fêter Noël, mais de façon un peu particulière, dans une ambiance de village qui pourrait faire penser à celui d'Astérix, pour son côté « irréductible ».
On pourrait apparenter l’événement à une fête patronale. Il faut donc s’adapter à l’ambiance, au bruit, au monde, aux stands populaires de porc grillé et de bière tirée de camion citerne.
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